Le 28 janvier 1960, il fait l'éloge de José Martí, un des pères de Cuba mort le 19 mai 1895. Tout au long de son discours, il insiste sur le fait que José Martí doit être un exemple pour le peuple et que ce peuple pour lequel il a combattu doit tous les jours le remercier et lui rendre hommage. José Martí fut le mentor direct de la révolution cubaine, il est né bien avant Guevara et bien avant lui, il a lutté et il est mort pour ses idées : pour libérer Cuba du joug espagnol. Il a insufflé cet élan libérateur, cet élan révolutionnaire à ce peuple tour à tour soumis au colonialisme espagnol puis à l'impérialisme américain. Che Guevara insiste également sur le panaméricanisme de Martí, il se sentait cubain mais avant tout américain, et sa voix, son exemple retentit dans les vingt pays du continent.
Mais ce vibrant hommage en l'honneur de Martí devient un éloge de la révolution. La révolution a suivi les traces de Martí, elle s'est donnée corps et âme à son peuple, à sa jeunesse pour qu'il vive dans un futur meilleur. Le Che souligne l'internationalisme de la révolution qui souffre dès qu'un homme, à n'importe quel endroit de la terre, est humilié. Et il cite Martí: “Todo hombre verdadero debe sentir en la mejilla el golpe dado a cualquier mejilla de hombre ”. Cette phrase rappelle le côté Christique du Che, qui à la manière du Christ, ressent dans sa chair toutes les souffrances du monde. Il fait l'éloge de cette révolution qui lutte pour les pauvres comme l'a fait avant elle José Martí : « Con los pobres de la tierra quiero yo mi suerte echar ».
Ainsi, Che Guevara achève son discours affirmant que les mots de Martí n'appartiennent pas au passé, mais sont au coeur de la lutte, l'emblème et le drapeau de leur combat. Le dernier hommage rendu à Martí est un aller simple pour la gloire et la postérité, pour que le peuple ne l'oublie jamais : « le héros populaire doit être une chose vivante et présente dans chaque moment de l'histoire d'un peuple ».

Voici l'origine du souffle révolutionnaire qui libéra Cuba du joug américain.

A la fois éloge de José Marti, père fondateur de l'indépendance cubaine mais aussi éloge de la révolution. José Marti comme drapeau du combat cubain et Guevara comme porte-parole moderne de la lutte.